Autor(es):
Santos, Boaventura de Sousa
Data: 2012
Identificador Persistente: http://hdl.handle.net/10316/21489
Origem: Estudo Geral - Universidade de Coimbra
Descrição
The ‘public sphere’ is one of the key concepts of the social theory produced
in the global North. But does the global South need this concept? Its theoretical
and cultural presuppositions are entirely European. They are not necessarily
universally valid, even when they purport to be general theories. If the
epistemological diversity of the world is to be accounted for, other theories
must be developed and anchored in other epistemologies – the epistemologies
of the South that adequately account for the realities of the global South. This
paper is a meta-theoretical critique of the concept of the public sphere from
the standpoint of the need for this epistemological diversity. It emphasises
the need for intercultural translation, understood as a procedure that allows
for mutual intelligibility among the diverse experiences of the world. Such a
procedure does not endow any set of experiences with the statute either of
exclusive totality or homogenous part. In the African context, this work of
translation involves two moments. First, a deconstructive challenge which
consists in identifying the Eurocentric remains inherited from colonialism.
Secondly, a reconstructive challenge which consists in revitalising the historical
and cultural possibilities of the African legacy, interrupted by colonialism and
neocolonialism. In this twofold movement of social experiences relations of
mutual intelligibility emerge which must not result in the cannibalisation of
some by others. L’espace public est l’un des principaux concepts de la théorie sociale produite
dans le Nord. Mais est-ce que le Sud a besoin de ce concept ? Ses
présuppositions théoriques et culturelles qui sont entièrement européennes
ne sont pas toujours valables universellement, même si elles prétendent être des théories générales. La diversité épistémologique dans le monde est une
évidence. Par conséquent, d’autres théories doivent se baser sur d’autres
épistémologies. Tel doit être le cas des épistémologies du Sud qui doivent
adéquatement refléter les réalités du Sud. Cet article est donc une critique
métathéorique du concept d’espace public vu sous l’angle de la nécessité d’une
diversité épistémologique. Il met en relief la nécessité de la traduction
interculturelle qui doit être comprise comme étant la procédure qui permet
l’intelligibilité mutuelle des différentes expériences du monde. Une telle procédure
n’investit un statut de totalité exclusive ou d’homogénéité à aucun ensemble
d’expérience. Ce travail de traduction en Afrique implique deux moments.
Premièrement, le défi de la déconstruction qui consiste à identifier les vestiges
eurocentriques qui émanent du colonialisme. Deuxièmement, le défi de la
reconstruction qui consiste à revitaliser les possibilités historiques et culturelles
de l’héritage africain qui a été bouleversé par le colonialisme et le néocolonialisme.
C’est à travers ce mouvement à deux temps des expériences sociales qu’une
relation d’intelligibilité mutuelle va naître. Une relation qui ne devra pas résulter
sur la cannibalisation de l’un par l’autre.